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Tranches de vies
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18 avril 2010

Lettre ouverte

Chère Valérie,

J'ai bien reçu ton sms vendredi et je t'en remercie, cela m'a fait vraiment plaisir. Je n'ai pas eu une minute depuis pour y répondre, alors maintenant que j'ai un peu de temps j'en profite pour t'écrire plus longuement.

Tu m'écrivais que les côtes de Douvres vues du ferry étaient magnifiques, même si le trajet pour Londres était moins rapide qu'en avion, comme prévu. Je suis sûre en effet que la lumière de fin d'après-midi devait être merveilleuse à cette époque. J'ai souvent pris le ferry pour l'Angleterre, mais surtout l'hiver... et en cette saison je voyais plus les toilettes que la côte, tant la mer était agitée. J'espère que vous pourrez rentrer sans encombres de votre périple outre-Manche. Isabelle et Hugues n'ont pas pu partir au soleil ; Dominique et Benoît, eux, sont bloqués à NY pour une semaine supplémentaire ; alors ils jouent aux parfaits New-Yorkais en goûtant aux joies de la laverie de quartier. Vacances ou pas, ce n'est jamais agréable de prolonger dans de telles circonstances et d'exploser le budget. Ce volcan islandais aura finalement bien bouleversé le monde et cela devient complètement fou quand on réfléchit à toutes les répercussions économiques de cet "incident".

Comme chez toi, les enfants sont en vacances. La semaine dernière j'ai pris quelques demi-journées pour être avec eux. Ils iront chez mes parents la semaine prochaine, sans nous. Je serai seule quelques jours, mais outre quelques tennis je sais que je n'aurai guère le temps d'en profiter.

Quand ton sms m'est parvenu vendredi soir, j'étais en train de courir aux côtés de ta filleule à vélo. Pour ses dix ans, elle a reçu un beau et grand vélo, un vélo qu'elle gardera longtemps, et maintenant que la météo nous le permet, nous nous en donnons à coeur joie aussi souvent que possible. C'est un moment que nous aimons partager toutes les deux. Je suis heureuse qu'elle apprécie cette activité d'extérieur, et cela me motive pour lacer mes chaussures de course. J'ai pris le coup pour installer le porte-vélos sur la voiture en deux temps trois mouvements et nous partons découvrir les environs, un peu blasées des bords de fleuve tout proches.

Après notre heure de grand air, nous sommes vite rentrées prendre une douche avant de ressortir dîner avec L'homme chez Dorothée et Grégoire. Comme d'habitude, Dorothée nous a régalés et la soirée était vraiment agréable. Nous étions tous heureux de nous revoir (il y avait aussi Marie-Alix et Jean-Christophe), de boucler ensemble la semaine et pour certains d'aborder les vacances.

Pas de grasse matinée samedi, nous attendions Régine et les siens pour le week-end. Pendant que L'homme allait au marché, je préparais les chambres et le déjeuner. Te souviens-tu de Régine ? Je l'ai connue au lycée où elle m'enseignait l'économie. Après mon baccalauréat, nous avions pris ensemble des cours de graphologie et étions devenues amies. Quand son fils Matthieu était petit, je l'ai souvent gardé...Ces dernières années, nous ne sommes pas beaucoup vues ; aussi était-ce très agréable de passer deux jours tous ensemble. Evidemment nous avons visité la chocolaterie et L'homme leur a fait faire un tour de bateau. Ce matin, nous avons vu l'exposition Niki de Saint-Phalle et avons tous été subjugués. Le cadre et les rayons du soleil mettaient ses nanas et ses totems en valeur. J'ai eu un coup de coeur pour les sérigraphies à valeur de journal intime et notamment Dear Laura ("How can I in one day find enough time?") dont j'aimerais vraiment pouvoir trouver le poster tant j'aurais aimé l'écrire, le dessiner, tant elle exprime les dilemmes qui m'animent. L'après-midi s'est écoulée ensuite en déambulant dans les rues du Grand-Duché ensoleillées, les terrasses étaient combles.

Tu comprendras mieux maintenant pourquoi je n'ai pas répondu à ton sms, mais je sais quoi qu'il en soit que tu ne m'en voudras pas et que tu as deviné que je pensais beaucoup à toi dans ce pays qui m'est cher. Je suis impatiente de connaître le récit de tes vacances anglaises, qui auront été je l'espère à la hauteur de tes espérances.

Je t'embrasse,

I.

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Commentaires
A
Cela donne envie de partager ton quotidien... Merci pour cette lettre, Isa.
E
quelle joie de te relire, et comme tu nous gâtes avec cette si belle lettre...<br /> j'aime le ton, les mots, la connivence que tu installes... bravo !<br /> A bientôt
M
Bien joli billet. Et quel agenda de ministre tu as :-)
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